dimanche 31 août 2014

Jasmin des Poètes, par Léonie

Je suis une colonie d’abeille et même si je ne réponds pas quand on m'appelle, je me nomme Seringua car c’est le nom qu’a choisi Léonie pour moi. Comme je suis fière et inspirante mes tuteurs vont inscrire Jasmin des poètes sur ma quatrième maison de l’année.
Je voyage en effet  beaucoup ces derniers temps. Il faut que mon espèce survive et les éclaireuses de mon essaim n’ont pas fais le meilleur choix pour notre installation. Les parents de Léonie n’ont pas manqué de découvrir les allées et venues sous le boitier EDF de cette ruelle tranquille d’un hameau Loir-et-chérien où nous avons vaillamment commencé à construire notre nouvelle demeure.
Quand les apiculteurs sont venus avec lève cadre et fumée nous avions abandonné depuis de nombreux jours notre premier foyer et notre nouvelle installation ne tarderait pas à être trop exigu. De plus, le trou pour le passage de la gaine électrique ne permet qu’à quelques unes d’entre nous d’entrer et sortir, chacune à son tour.
Tant pis pour la liberté, nous allons commencer une carrière dans l’apiculture.

Nos débuts ne sont pas étincelants, emmailloté comme un nouveau né et pour tout dire vraiment très mal fagoté sur ces cadres de corps de ruche

Notre nouvelle maison s’appelle une ruchette et il n’y a plus de hublot ni de petites étincelles pendant la nuit.







Par contre c’est plus pratique pour entrer et sortir car nous disposons d’une ouverture plus grande pour le passage des butineuses. Nous avons même reçu la visite de quelques mâles des colonies voisines. Heureusement que nos tuteurs nous ont fourni un gros pot de miel de printemps dans le nourrisseur pour que nous ne fassions pas piètre figure devant nos hôtes.

Toutes les semaines, heureusement seulement lorsqu’il fait chaud et beau, nos tuteurs soulèvent le toit de notre maison et vérifient que nous avons travaillé, tiré la cire, rempli les alvéoles de pollen et de miel et que nous n’avons pas développé une maladie. 

Ils sont quand même un peu pénibles car ils déplacent nos premières constructions de cire vers les bords de la ruchette et nous sommes constamment obligés de recommencer à construire des alvéoles de cire au milieu de la ruchette.

On était bien dans le rucher chez Vincent et on avait des voisines agréables, pas prêteuses mais pas voleuses non plus. Malgré le mauvais temps, nous avons bien travaillé pour le développement de notre colonie, mais l’été s’avance et nous restons un peu faibles.  « Passerons peut être pas l’hiver », c’est la sentence que nous n’aimerions  pas entendre bourdonnée à nos oreilles. Heureusement pour nous, un logement plus spacieux en colocation s’est libéré chez Elise. Ce n’est pas très loin et finalement, nous supportons bien les voyages en voiture.
Nous sommes également un peu altruistes et nous pouvons être fières de prendre en charge cette colonie orpheline dans laquelle l’élevage d’une nouvelle reine a échouée. Nous apportons une reine et des cadres de couvain bien construit et les habitants orphelins de notre nouvelle ruche offre en partage de nombreux cadres de nourriture et des milliers de pattes et d’ailes pour rendre notre colonie plus forte encore.

Après avoir réorganisé les cadres dans notre nouvel habitat, nos tuteurs semblent cependant perplexes car notre reine avec beaucoup de fidélité et d’obstination a continué de pondre sur notre premier tricot. Tant pis pour eux. Il va falloir bricoler dans le couvre cadre un espace pour permettre la naissance de ces ouvrières.

C’est le milieu de l’été  et on a fière allure maintenant avec nos deux hausses qui se remplissent de miel.

Finalement, l’apiculture, ce n’est pas si compliquée. Merci Léonie.
Nous espérons que tu viendras nous voir, si possible avant la fin du printemps prochain, car tu le sais maintenant, nous, au printemps, on aime bien voyager.



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