lundi 16 mai 2016

Les nouveaux Ruchers

Nous avons du abandonner le Rucher chez Elise. Le petit pré attenant à la maison qui venait d’être vendue en cette fin d’hiver 2015 nous manquera, tant cet emplacement isolé et paisible était pratique d’accès  (malgré une crevaison, coffre rempli de vingt quatre hausses pleines !) et à priori distant des emplacements privilégiés des nids de frelons asiatiques.
Nous avons cependant déménagé la moitié du rucher hiverné trop tard. Un véhicule plus approprié nous aurait permis de sauver six colonies supplémentaires d’une intoxication immédiatement mortelle pour cinq colonies (tapis de butineuses à l’agonie portant du pollen jaune, avant le colza). La sixième colonie, mal en point toute la saison, en partie par notre faute car nous aurions du la transvaser sur de nouveaux cadres, orphelinera finalement cet hiver. Nous avions été prévenu de ce risque et devons l’assumer : un agriculteur pas vraiment bee friendly  tout les cinq kilomètres représente une fausse épée de Damoclès, car le couperet finira par tomber. Un autre rucher prometteur  malgré ce printemps 2016 « difficile », « nez dans le colza », et c’est toute la récolte qui s’envole, en l’absence du retour des butineuses.
Cahin-caha, il faudra donc s’habituer à perdre récoltes ou ruchers à toute période de la saison et donc « mutualiser » les risques, en multipliant les emplacements de petits ruchers, par exemple.
Place donc aux nouveaux ruchers.
La Galdine, aux bons soins de Marie-Anne, où les colonies installées pour le moment s’affairent plus à grand coup d’essaimages à repeupler les bois alentours en biodiversité pollinisatrice qu’à payer loyalement leur loyer en miel.
Cul de Sac en lisière de forêt de Château-Renault à l’invitation de Pascal Piger, Grand Echanson de la Confrérie des Agriculteurs Apis Compatibles.
Eole, surveillé de près par Brigitte, toujours et encore chez Pascal qui est également producteur d’huiles et vinaigre en circuit court et grâce à qui nous aurons peut être bientôt un beau miel de sarrasin.
Présenter Eole nous permet également de parler de notre très forte dépendance au climat, tant ce cinquième printemps apicolement pourri suscite l’exaspération des apiculteurs.
Nous aurons ainsi une pensée pour Jacques Viau. Nous ne le connaissions pas mais aimions sa capacité à décrire avec concision un résumé apicole de l’année. Qu’il abandonne l’apiculture, nous laisse incrédules.
Déluge le 31 avril et gel le 1er mai, en Touraine, Jardin de la France ! : Incrédulité encore.
Hé ! L’éleveur, t’a encore oublié de mettre les bouées à tes vaches.
Souviens toi l’été dernier, c’était canicule : l’orge trop mûr crépitait bruyamment sous l’effet de l’éclatement des grains trop secs.
Bien entendu, départ de feu après départ de feu pour la moisson 2015, nous avons attendu avant d’installer nos colonies et aurions pu économiser un désherbage sous le soleil de plomb.
Rucher installé en mode écobuage. La récolte de tournesol sera simplement catastrophique. C’est elle qui donnait aux anciens des rendements de quatre vingt kilos par ruche !

Résumé apicole :
Nous sommes encore de bons Eleveurs d’abeilles : Toujours pas de mortalités hivernales ou saisonnières significatives (de celles que l’on peut anticiper, par exemple avec Noël au balcon, lutte contre le varroa, orphelinages…). 
Plein d’essaims captés ou offerts à la nature (et à nos collègues voisins !), 
Un grand classique : La Brouette tourangelle

C'est-à-dire des colonies dynamiques malgré les déluges d’avril et les gelées de mai.
Dicton du nord Touraine :
Quand l’essaim au printemps sort de la ruche, il est temps de sortir des hausses le miel de printemps.
Pause café pendant la récolte le 8 mai

Et pour faire concis comme Jacques Viau, cela sera tout et c’est un extrait de notre manuel de Non Conduite de Rucher (3972 pages que nous ne détaillerons pas plus tard). Pour ce qui relèverait d’une activité dite d’Apiculteur, c’est une autre histoire et on prendra le temps d’en parler Ailleurs.