dimanche 30 novembre 2014

Adieu veau, vache, cochon, couvée

Bientôt la fin de l’automne, mais la saison apicole s’est terminée pour nous en plein milieu de l’été, avec la (relativement faible) récolte avancée sur le tournesol pour permettre la mise en place le plus tôt possible du traitement anti-varroa destructor (le petit vampire de la ruche) et s’assurer que les abeilles aient suffisamment de temps et de nourriture (fin de floraison des tournesols) disponibles pour stocker dans le corps de la ruche les réserves de l’hiver. Comme l’été s’est enfin réveillé en septembre et octobre ces précautions étaient cependant partiellement superflues.


Enfin un soleil chaud, fin septembre. Les sedums plantés au printemps sont prospères et fleuris













Il y avait tellement d’activités que certains apiculteurs auront peut-être été tentés de reposer des hausses en octobre pour récolter un miel de lierre ! La tradition veut que le butin de ces dernières occasions de faire bombance soit laissé aux abeilles pour l’hiver.


En prévision d’un automne précoce et froid, nous souhaitions également le cas échéant, avoir fini de nourrir les colonies faibles avant mi-septembre.
Pour l’essentiel les colonies ont des réserves suffisantes et seuls quelques essaims tardifs vont bénéficier du sirop fait maison. 
La technique de la pesée est très empirique : camper les pieds et soulever.

Quand le sirop n’est plus consommé (quelques litres seulement en 3 ou quatre approvisionnements), on constate que les colonies ont été convenablement stimulées et qu’avec la météo enfin clémente elles sont « gonflées à bloc ».












Un doute subsiste cependant sur les conséquences de cette hyperactivité tardive pour la longévité des abeilles d’hiver qui ne sont pas censés s’épuiser à parcourir des kilomètres de champs défleuris (on les a observé sur les fleurs les plus improbables, peu réputées en qualité de pollen et de nectar), mais s’économiser en vue de franchir l’hiver suffisamment nombreuses pour faire une belle grappe au cœur de la ruche. Par ailleurs, l’abeille qui rentre épuisée sinon bredouille, ne va-t-elle pas consommer les réserves de l’hiver ?
 Depuis des siècles , elles font ce qui doit être fait. Donc spéculant avec elles sur un hiver court et doux la voiture n’aura pas de pneus neige pour cet hiver.

L’automne, c’est aussi le moment du bilan apicole. Nous avons pu consulter de vieux traités d’économie apicoles (d’avant le varroa, les néonicotinoïdes et le frelon asiatique) : « d’un essaim deux ruches tu construiras, puis dès l’année  suivante ce seront huit colonies qui viendront étoffer ton cheptel et après la vente du miel, du nougat tu produiras», etc…etc.. Alors certes des colonies et même un peu de miel il y eu, mais quel labeur quand nous ne visions qu’une activité de loisir apicole.


Du travail parfois vain aussi : Big mama is gone, laissant une colonie dépleuplée et orpheline.

Adieu Essaim, Ruches, Miel et Nougats

Des menaces et des inquétudes aussi. L'expérience d’une colonie détruite en une dizaine de jours par le frelon asiatique et le sentiment que par un curieux « effet de bord », les produits de la ruche soient inconsciemment assimilés aux pesticides. 
De l’optimisme que diable : cessons d’associer systématiquement  les mots  Abeilles et  les maux Pesticides, sinon nos avettes vont vraiment finir par se vexer et il n’y aura plus de fête.


Et Nathalie ne pourra plus acheter son nougat.


dimanche 31 août 2014

Jasmin des Poètes, par Léonie

Je suis une colonie d’abeille et même si je ne réponds pas quand on m'appelle, je me nomme Seringua car c’est le nom qu’a choisi Léonie pour moi. Comme je suis fière et inspirante mes tuteurs vont inscrire Jasmin des poètes sur ma quatrième maison de l’année.
Je voyage en effet  beaucoup ces derniers temps. Il faut que mon espèce survive et les éclaireuses de mon essaim n’ont pas fais le meilleur choix pour notre installation. Les parents de Léonie n’ont pas manqué de découvrir les allées et venues sous le boitier EDF de cette ruelle tranquille d’un hameau Loir-et-chérien où nous avons vaillamment commencé à construire notre nouvelle demeure.
Quand les apiculteurs sont venus avec lève cadre et fumée nous avions abandonné depuis de nombreux jours notre premier foyer et notre nouvelle installation ne tarderait pas à être trop exigu. De plus, le trou pour le passage de la gaine électrique ne permet qu’à quelques unes d’entre nous d’entrer et sortir, chacune à son tour.
Tant pis pour la liberté, nous allons commencer une carrière dans l’apiculture.

Nos débuts ne sont pas étincelants, emmailloté comme un nouveau né et pour tout dire vraiment très mal fagoté sur ces cadres de corps de ruche

Notre nouvelle maison s’appelle une ruchette et il n’y a plus de hublot ni de petites étincelles pendant la nuit.







Par contre c’est plus pratique pour entrer et sortir car nous disposons d’une ouverture plus grande pour le passage des butineuses. Nous avons même reçu la visite de quelques mâles des colonies voisines. Heureusement que nos tuteurs nous ont fourni un gros pot de miel de printemps dans le nourrisseur pour que nous ne fassions pas piètre figure devant nos hôtes.

Toutes les semaines, heureusement seulement lorsqu’il fait chaud et beau, nos tuteurs soulèvent le toit de notre maison et vérifient que nous avons travaillé, tiré la cire, rempli les alvéoles de pollen et de miel et que nous n’avons pas développé une maladie. 

Ils sont quand même un peu pénibles car ils déplacent nos premières constructions de cire vers les bords de la ruchette et nous sommes constamment obligés de recommencer à construire des alvéoles de cire au milieu de la ruchette.

On était bien dans le rucher chez Vincent et on avait des voisines agréables, pas prêteuses mais pas voleuses non plus. Malgré le mauvais temps, nous avons bien travaillé pour le développement de notre colonie, mais l’été s’avance et nous restons un peu faibles.  « Passerons peut être pas l’hiver », c’est la sentence que nous n’aimerions  pas entendre bourdonnée à nos oreilles. Heureusement pour nous, un logement plus spacieux en colocation s’est libéré chez Elise. Ce n’est pas très loin et finalement, nous supportons bien les voyages en voiture.
Nous sommes également un peu altruistes et nous pouvons être fières de prendre en charge cette colonie orpheline dans laquelle l’élevage d’une nouvelle reine a échouée. Nous apportons une reine et des cadres de couvain bien construit et les habitants orphelins de notre nouvelle ruche offre en partage de nombreux cadres de nourriture et des milliers de pattes et d’ailes pour rendre notre colonie plus forte encore.

Après avoir réorganisé les cadres dans notre nouvel habitat, nos tuteurs semblent cependant perplexes car notre reine avec beaucoup de fidélité et d’obstination a continué de pondre sur notre premier tricot. Tant pis pour eux. Il va falloir bricoler dans le couvre cadre un espace pour permettre la naissance de ces ouvrières.

C’est le milieu de l’été  et on a fière allure maintenant avec nos deux hausses qui se remplissent de miel.

Finalement, l’apiculture, ce n’est pas si compliquée. Merci Léonie.
Nous espérons que tu viendras nous voir, si possible avant la fin du printemps prochain, car tu le sais maintenant, nous, au printemps, on aime bien voyager.



dimanche 10 août 2014

Ballades d’août

Chez Jeanne
On lui a confié les colonies d’abeilles noires les plus dociles, ainsi que l’essaim Cyprès récupéré chez Grégoire dans la grosse ruche grise 12 cadres avec son toit « chalet », habitat de la première colonie du rucher. N’ayant peur de rien et comme c’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe  le meilleur miel, Cyprès la citadine s’affaire à remplir ses cadres dans sa hausse volumineuse. Deux colonies faibles après orphelinage (elles n’ont qu’une hausse) ont été regroupées avec des essaims. Ces regroupements sont pratiques pour ne pas avoir à spolier les ruches voisines avec un prélèvement de couvain pour provoquer un élevage de reines. Avant le regroupement, on installe l’essaim, qui fournira une reine, dans sa ruchette  sur le corps de la ruche pendant au moins une journée pour que les butineuses s’habituent à une relative proximité. Cependant, malgré un saupoudrage généralisé de sucre glace pour encourager les abeilles des colonies à se nettoyer mutuellement (au lieu de s’entretuer, supposons-nous), la mortalité constatée devant la ruche reste importante et les chamailleries sur la planche d’envol persistent pendant plusieurs jours.



Chez Lulu
Un rucher toujours frais mais jamais froid. Sa spécialité c’était normalement l’acacia, en 2011…


Chez Elise

Nous aussi on pratique le fauchage tardif !
 En  réalité la débroussailleuse hoquète ce qui permettra aux jeunes butineuses de continuer à s’exercer pas trop loin de la ruche. 

Quel décalage cependant avec le rucher toiletté pour le printemps. 

Autre prétexte, la végétation devant la ruche gênerait le vol stationnaire du frelon asiatique…



Chez Vincent


A quelques minutes de la maison, c’est l’emplacement de prédilection pour la pouponnière où nous pouvons centraliser les essaims capturés, les chouchouter, avant de les répartir sur les différents ruchers. 


Les colonies, nouvellement enruchées, ne produiront du miel que l’année prochaine, c’est pourquoi on aperçoit peu de hausses sur les ruches.



Aux Bordes

Voici l’entrée, décalée du rucher. Cette ruche isolée dans son antichambre est le siège d’une colonie particulièrement agressive. C’est la gardienne du rucher, capable de repérer à plus de dix mètres n’importe quel importun et de le poursuivre à plus de trois cent mètres. 

Nos colonies étant en moyenne assez douce, nous utilisons l’enfumoir avec parcimonie, sauf pour cette dernière pour laquelle la moindre intervention doit s’effectuer dans un nuage de fumée. Nous ne désespérons pas de l’amadouer, tout en espérant que la progéniture d’une prochaine reine se révèlera moins caractérielle et craignant que son agressivité se diffuse à l’ensemble du rucher. Quel décalage avec les ruchers des vrais amateurs, qui peuvent compter sur l’infinie douceur et la productivité des reines Buckfast. C’est, contrairement au principe édicté précédemment, la seule reine que nous marquerons, plus pour la repérer en cas d’essaimage que pour la changer. La probabilité d’acceptation d’une reine par une colonie semble être inversement proportionnelle à l’agressivité des abeilles. Nous n’écarterons aucune option, le laisser faire à des limites que les piqûres nous rappellent à chaque visite.


Le rucher dans la fraicheur d’un vert clair obscur. Pour le moment nous avons troqué cinq cent mètres carrés de ronce contre cinq cent mètres carrés de chardons, mais nous commençons à planter bourrache et sedum.

Au plessis

Du sol calcaire qui exhale presque la senteur des garrigues. Les champs de tournesols «ça  donne rien au nord , faut aller sur le calcaire à Richelieu… ». 


Quoique...


C’est vrai que nos facétieuses ne font que ce qu’elles veulent et s’obstinent à s’alimenter de manière équilibrée. 

Le tournesol c’est bien, mais toutes les fleurs de l’été apportent une alimentation variée en protéines pour le couvain, gage de bonne santé pour la colonie.

Avant de pouvoir profiter d’un pur miel de tournesol sur le calcaire du nord, il faudra d’abord limiter les attaques du frelon asiatique aperçu en action de chasse pour la première fois sur ce seul rucher.
Vous ne verrez pas la photo de ce nouveau fléau car Nathalie a laissé le premier attaquant dans un piteux état que la morale nous interdit de montrer. Très agile pour l’attaque, mais un peu trop lourd pour prendre la fuite assez vite avec son butin…
La ballade c’était précisément le prétexte pour guetter ces intrus, pour profiter d’un instant sans contrainte, mais pas sans perspective de surprise. La surprise c’est un essaim tardif installé dans une ruchette en bordure du rucher et qui compte tenu de l’aspect du couvain est là depuis de nombreux jours.


Chez Jojo


Les pieds dans le tournesol et dix mètres à parcourir pour le petit-déjeuner, le second petit déjeuner, la collation de onze heures, le déjeuner, et puis le goûter, le dîner, le souper…
















samedi 9 août 2014

Observer et apprendre

Au rucher, on apprend constamment et puis on fait ses choix. On a choisit la voie de la fainéantise, ou du laisser faire, c’est selon, c'est-à-dire, PAR PRINCIPE, de ne pas intervenir sur les reines : les badger en fonction de leur âge, par exemple pour décider ultérieurement de les remplacer par une reine de compétition…. Dans notre pratique apicole, on ne marque donc pas les reines, d’autant que  l’on commence à savoir la repérer facilement, quand on en a besoin : une reine avec un pavé de peinture sur le thorax est cependant très facile à repérer dans la cohue de la ruche. Moyennant quoi, une simple visite dans le corps de ruche peut toujours se transformer en incident, puis en catastrophe. C’est la mésaventure qu’il nous faut relater.
L’incident initial c’est une toute jeune reine non fécondée qui fait le tour du propriétaire et s’attarde un moment sur la grille à reine, que précisément nous allons détacher du corps du ruche un jour de météo incertaine comme il en a tant cette année encore, pour vérifier (trop) rapidement l’état du couvain (ne pas refroidir le couvain, donc être rapide et efficace…).
« Cela bruisse, pas d’œufs, pas de larves, du couvain d’ouvrières operculé, de belles cellules royales vides, cette colonie a essaimé il y a peu, vérifier la reprise de la ponte ». Hop, il ne fait pas si chaud, on remet la grille à reine, puis la hausse pas très chargée en miel par rapport aux voisines (c’est le manque relatif de miel dans la hausse qui nous a incité à visiter l’intérieur de la ruche…signe de maladie ou d’essaimage), pas d’abeilles par terre, même pas la reine !, on peut bouger les pieds et passer à la ruche suivante. Oui, sauf que la jeune reine espiègle est dans la ruche, mais du « mauvais coté » de la grille à reine, c'est-à-dire du coté de la hausse au lieu du corps de ruche. 
Grille à reine qui bloque la reine dans le corps de ruche


Le mauvais temps passant nous nous retrouvons devant la ruche, sauf que dans la hausse ce qui dépasse là, ce n’est pas du miel operculé, mais du couvain de mâle : Oh my god !, des ouvrières orphelines auraient déjà eu le temps de se transformer pour pondre des œufs non fécondés, seulement capables de produire des mâles, dont l’utilité est toute relative pour la survie de la colonie. Que nenni, seule l’indifférence de l’apiculteur pendant de longues semaines, peut conduire une colonie à ce triste statut de colonie bourdonneuse, où règne ce coup d’état permanent qui voit les ouvrières prétendrent au rang de reine de la colonie. L’explication tient dans la présence de la jeune reine, vite repérée, dans la hausse. Elle a l’air en bonne santé et l’on espère  qu’elle pourra encore être fécondée car entre-temps les ouvrières pondues par sa mère ont toutes écloses et la colonie pourrait rapidement manquer de bras. C’est sans état d’âme que nous confions les cadres de hausses emplis du couvain de mâle à la férocité des mésanges : toujours des bouches en moins à nourrir !

 Malheureusement, la catastrophe ne pourra être évitée, car la ponte, cette fois dans le corps de la ruche, certes à repris, mais uniquement avec un couvain de mâle. La jeune reine a passé le délai pendant lequel elle est compétente pour être fécondée et ses ailes déchirées ne lui permettraient plus d’effectuer son vol nuptial. 


Une reine non fécondée résultat d'une maladresse de l'apiculteur




Nous serons donc obligé de la débusquer et de « l’écarter » de la ruche avant d’imposer aux survivantes une nouvelle reine avec notre essaim de secours.

jeudi 26 juin 2014

Miel de printemps ( suite et fin )

Pas d'acacia digne de ce nom cette année. Il sera chez beaucoup d'apiculteurs assemblé dans les miels "toutes fleurs", en petite quantité. En ce qui nous concerne, nous étions trop pressés de goûter un miel plus corsé dès cette fin de printemps. Nous avons donc mis en pots notre  récolte qui présente un parfum très intéressant où l'on retrouvera notamment le parfum des fleurs de sureau que nous consommons habituellement en sirop de sureau. 



Trop d'optimisme encore dans le précédent billet.
La floraison des tilleuls a été trop rapide pour être accessible aux colonies dépeuplées. Beaucoup de miel présent mais pas operculé, c'est à dire protégé par une fine pellicule de cire. Le miel qui n’est pas operculé n'est pas "fini" et il présente un taux d'humidité trop important pour une bonne conservation, sans compter qu'il va s'échapper des rayons entre le rucher et la miellerie !
Le miel de forêt devrait cependant être équilibré puisqu'il comprendra de nombreuses nuances : échos d'acacia, effluves de tilleuls et de ronces et une forte imprégnation de châtaignier. Ces assemblages sont une conséquence de l'arbitrage entre les avantages et inconvénients du choix de localisation des ruchers. Idéalement les ruchers doivent proposer à proximité une large palette de ressources pour que les colonies ne manquent jamais de fleurs à butiner (avantage) au détriment de la récolte de miels "mono-floraux" qui nécessite des transhumances stressantes et/ou le risque de disette (inconvénient).

Pire, l'essaimage continu.
On récupère tant des vielles reines (déjà capturées !), que des jeunes reines de l'année avec de gros essaims, alors même que nous avions déjà subi l'épisode des essaims secondaires du mois d'avril - début mai. Cela fait beaucoup de monde dehors, y compris sous les toitures !

Et beaucoup moins de monde dedans : adieu miels de tilleuls et de châtaigniers !


Un apiculteur professionnel dira, sans doute à raison, qu'il n'y a pas beaucoup de pertinence à conserver des souches essaimeuses. En ce qui nous concerne, nous nous appliquons à essayer de fournir un logement à tout ce petit monde, en attendant des années apicoles plus "équilibrées". 

vendredi 30 mai 2014

Miels de printemps ( suite )

Big Mamma (ou comment perdre, presque,   totalement la récolte d’acacia)

2014 est pour nous  l’année de la frénésie d’essaimage.  Les ouvrières construisaient parfois des ébauches de cellules royales (pour l’élevage des futures reines) dans les hausses alors même que la reine était bloquée dans le corps grâce à une « grille à reine » : le maillage interdit à la reine, trop grosse, de monter pondre dans les hausses où nous récolterons le miel…
Pour nous seulement ? Pas si sûr.  
Par contre, nous signons quand même un petit record local avec Big mamma, dénommé ainsi faute d’inspiration florale, ayant  déjà capturé un Baobab et un Gigantosaurus, et parce que une fois dépassé les vingt essaims capturés, nous avons du admettre que nous ne pourrions pas baptiser et financer des maisons pour tout ce petit monde.  Deux par deux, une partie des  essaims sont regroupés dans une ruche Dadant 12 cadres et rejoindrons les effectifs d’un apiculteur professionnel. C’est également le destin d’une bonne partie de Big mamma.
Big mama cela ressemble à ça.

Un « essaim »  dont la corpulence va des épaules aux genoux et qui d’après Joseph ne peut pas exister, foi de dizaines d’années d’expériences apicoles ! C’est aussi, ce que nous découvrirons au fur et à mesure,  le rassemblement d’au moins cinq reines et de leurs suivantes. Une belle cousinade !
La capture de cet « essaim » va finalement s’étaler sur 2 jours et nécessiter le matériel suivant :
1 ruche Dadant 12 cadres avec une hausse, alias Big mamma.
1 ruche Dadant 10 cadres avec une hausse, alias Junior mamma.
Ainsi que trois ruchettes 6 cadres.







Une partie de Big mama en cours de capture 
Habituellement, on peut loger les abeilles d’un essaim dans une ruchette, ou bien au pire, dans une ruche Dadant 10 cadres, sans la hausse !
La colonie Big Mamma, déménagé sur un autre rucher, montrera qu’elle héberge en fait une reine qui a voyagé clandestinement sous son plancher et qui peuplera une troisième ruchette que faute de mieux nous appelons désormais, avec un mauvais goût assumé, « le slip de Big mamma ».

Donc résumons :
Un hiver doux (ponte pratiquement ininterrompue, avec le parasite varroa destructor en embuscade).
Des colonies très fortes en sortie d’hivernage avec un début de printemps idéal, notamment sur le colza, favorisant l’essaimage y compris des colonies que par précaution, on a choisi de diviser (en répartissant les cadres d’une ruche sur deux ruchettes par exemple, dont l’une, orpheline,  va élever une nouvelle reine ).
Un brusque retournement de la météo sur des colonies qui ont essaimé, histoire de figer le miel de printemps dans les hausses.
Des colonies dépeuplées, pour certaines orphelines à cause du varroa et de la météo  (elles accueilleront en partie les essaims capturés), incapables de profiter des quelques belles journées disponibles en début de miellée d’acacia.
Une floraison d’acacia inaccessible compte tenu du froid, de la pluie et du vent.
Et pour finir, le miel d’acacia récolté sera consommé au fur et à mesure par les colonies populeuses qui ne peuvent sortir butiner à cause du mauvais temps.
Seules les colonies artificielles formés à partir des plus gros essaims capturés comme Big mamma (trois hausses de 12 cadres),  Junior mamma (deux hausses de 10 cadres), Baobab et consorts, ainsi que les essaims regroupés et les rares colonies faibles à la sortie de l’hiver, sont capables de produire un peu de miel d’acacia.

Le bilan :
Troisième année de disette en acacia pour les apiculteurs ( sondage « radio miellerie ») de Touraine, voire de la Région Centre, peut être pour toute la zone Ouest.
Pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, il semble que les orphelinages  (colonies abandonnées au nid sans nouvelle reine fécondée) seront proportionnellement moins important que l’année dernière. Les colonies ont fait preuve de vitalité et montrent qu’elles sont prêtes à se multiplier y compris sur des colzas non pollués par des pesticides. Pesticides = abeilles maladives ou  intoxiquées =absence de miel.
Tant pis pour l’acacia, nos abeilles ont produit en quantité,  un magnifique miel de printemps !  Un grand merci à nos voisins agriculteurs et planteurs de haies mellifères !

Et pourront encore produire (les colonies se développant à nouveau) bientôt un peu de tilleuls, un peu plus de châtaignier et soyons optimiste un magnifique miel de forêt.

jeudi 8 mai 2014

Miels de printemps


Avec plus d’un mois d’avance sur l’année 2013, nous avons pu récolter le miel de printemps primeur de l’année 2014, en parcourant les ruchers pour prélever sur les colonies les plus fortes les cadres de miel operculés (quand les abeilles ont fini l’élaboration du miel elles déposent une fine pellicule de cire sur le rayon).

Merci aux fleurs de printemps et au soleil printanier.



















Deux jours plus tard une grosse abeille arborant les couleurs de l’Agglopolys 'communauté d'agglomeration de Blois), sans doute impatiente d’obtenir une dégustation, survolait  la vallée à Pocé sur Cisse
.Le gros de la récolte prélevé juste avant le changement de temps, après plusieurs semaines de beau temps  s’est avéré moins important que prévu, les colonies ayant privilégié, à juste titre,  l’essaimage et la perpétuation de l’espèce au détriment de la production de miel. L’essentiel était cependant acquis, à savoir, empêcher le miel de figer dans les hausses.



 Le miel de printemps cristallise en effet très vite et peut se transformer en petits bouchons de sucre impossibles à extraire des cadres, ruinant ces derniers et la récolte.
Le miel récolté est filtré, décanté (les dernières impuretés remontent à la surface des maturateurs en formant une écume), écumé,  légèrement brassé puis mis rapidement en pots (et en seau pour le stockage à moyen terme).

samedi 19 avril 2014

Apiculture en horaires décalés

Le titre aurait aussi bien pu être "apiculture productiviste" ou encore "l'apiculture, finalement c'est l'usine"
Huit jours, huit essaims capturés c'est du travail à la chaine !
En fait productiviste ne convenait pas car la fierté des apiculteurs c'est souvent de récolter du miel et pas de voir le cheptel apicole s'envoler chez les voisins. Les veilles reines sont donc parties en masse accompagnées de nombreuses suivantes. A priori les conditions climatiques sont meilleures que l'an passé et de nouvelles reines fécondées devraient prendre le relais, sans compter que les essaims ont quitté les ruches en laissant à la colonie au moins une hausse complète de miel de printemps.

Vendredi arrivant au rucher du Clos, l'essaim Acajou se rassemblait en vol et dérangé dans son essor se posa sur une ruchette destinée à la capture des essaims.
Samedi soir nous entraîna à Tours en surplomb de la Loire pour recueillir Cyprès, suivi au même endroit quatre jours plus tard par Cyloin. Ayant décidé de donner des noms de plantes aux colonies, chaque règle mérite une exception, voire plusieurs car on ne sait pas encore comment on va nommer le troisième essaim du cousin Grégoire.


L'apicultrice en plein effort, un verre de Vouvray à la main chez Grégoire, Isabelle, Milla et Victor pour Cyprès.



Le titre  "l'apiculture, finalement c'est l'usine", ne pouvait certes pas convenir.











Dimanche soir nous surprit à Monnaie pour Framboise et lundi soir nous retrouvait au Clos pour inciter la deuxième moitié de l'essaim Vanille à intégrer ses pénates.



L'apicultrice toujours en plein effort, mais cette fois ci sans Vouvray, à sa demande, chez Eric, Julie, Candice et Adrien pour Framboise.













Vanille c'est ce qui d'après Nathalie ressemble le plus à <Avanie et Framboise, sont les mamelles du Destin > (Bobby Lapointe). En fait ne cherchez pas le rapport avec l'essaim Framboise de la veille, c'est la fatigue...

Mercredi on a dit STOP. Facile, il suffit de se tenir très éloigné d'un rucher.
Pas grave car le lendemain dans le rucher chez Lulu deux essaims nous attendaient, tandis qu'un troisième prenait le large après nous avoir fait courir le quatre fois cent mètres de rangs de vignes. Le soir même Lupin et Luzerne rejoignaient le rucher "pouponnière" chez Vincent.
Puis vinrent Glycine et Lunaire qui squattait la branche de Lupin, tandis que tourbillonnaient et s'envolaient au loin des essaims trop gros pour rentrer seuls dans une ruchette...

Pour en finir avec les essaims, notre Crotelloise est fièrement en train de peaufiner sa hausse de miel de printemps comme une grande fille sage et ne semble pas pressée de prendre le large pour rejoindre son arbuste derrière l'église de Crotelles.

mercredi 2 avril 2014

Enfin le printemps !

Printemps 2014, une partie de nos réfugiées climatiques au Clos après la grêle dévastatrice de juin 2013.


C’est le printemps, beaucoup d’agitations devant et derrière les ruches…

 Prometteur (ou pas…), les hausses sont posées dès le 31 mars. Toutes les colonies dans les ruchers ont survécu à l’hiver doux et disposent de 7 à 8 cadres et demi  de couvain  qui donnera les futures ouvrières : les colonies sont très fortes, autant qu’en milieu de saison estivale quand les colonies sont le plus développées !
 Les abeilles sont à l’étroit dans le corps de la ruche et ne peuvent plus stocker le miel et le pollen. Ces hausses qui permettront peut-être enfin d’obtenir après deux années difficiles le miel de printemps, ont été nettoyées par nos soins pendant le période hivernale. Si la météo le permet, les abeilles y stockeront les nectars du colza, des pissenlits, aubépines, merisiers, fruitiers des jardins et viburnum des haies mellifères.



Orage, mais pas de désespoir

Après deux printemps apicoles médiocres, un ciel photogénique de fin mars 2014 sur les champs de colza précoces constitue une expérience inquiétante.


On a pu penser un instant égoïstement que nous serions épargnés, à tort. Ici c’est le Nooord


Plus de peur que de mal, mais nous gardons en mémoire la grêle du 17 juin 2013 qui dévastant l’ensemble de la végétation autour du rucher nous obligea dans l’urgence à entreprendre une transhumance  pour nos protégées, réfugiées climatiques.