vendredi 30 mai 2014

Miels de printemps ( suite )

Big Mamma (ou comment perdre, presque,   totalement la récolte d’acacia)

2014 est pour nous  l’année de la frénésie d’essaimage.  Les ouvrières construisaient parfois des ébauches de cellules royales (pour l’élevage des futures reines) dans les hausses alors même que la reine était bloquée dans le corps grâce à une « grille à reine » : le maillage interdit à la reine, trop grosse, de monter pondre dans les hausses où nous récolterons le miel…
Pour nous seulement ? Pas si sûr.  
Par contre, nous signons quand même un petit record local avec Big mamma, dénommé ainsi faute d’inspiration florale, ayant  déjà capturé un Baobab et un Gigantosaurus, et parce que une fois dépassé les vingt essaims capturés, nous avons du admettre que nous ne pourrions pas baptiser et financer des maisons pour tout ce petit monde.  Deux par deux, une partie des  essaims sont regroupés dans une ruche Dadant 12 cadres et rejoindrons les effectifs d’un apiculteur professionnel. C’est également le destin d’une bonne partie de Big mamma.
Big mama cela ressemble à ça.

Un « essaim »  dont la corpulence va des épaules aux genoux et qui d’après Joseph ne peut pas exister, foi de dizaines d’années d’expériences apicoles ! C’est aussi, ce que nous découvrirons au fur et à mesure,  le rassemblement d’au moins cinq reines et de leurs suivantes. Une belle cousinade !
La capture de cet « essaim » va finalement s’étaler sur 2 jours et nécessiter le matériel suivant :
1 ruche Dadant 12 cadres avec une hausse, alias Big mamma.
1 ruche Dadant 10 cadres avec une hausse, alias Junior mamma.
Ainsi que trois ruchettes 6 cadres.







Une partie de Big mama en cours de capture 
Habituellement, on peut loger les abeilles d’un essaim dans une ruchette, ou bien au pire, dans une ruche Dadant 10 cadres, sans la hausse !
La colonie Big Mamma, déménagé sur un autre rucher, montrera qu’elle héberge en fait une reine qui a voyagé clandestinement sous son plancher et qui peuplera une troisième ruchette que faute de mieux nous appelons désormais, avec un mauvais goût assumé, « le slip de Big mamma ».

Donc résumons :
Un hiver doux (ponte pratiquement ininterrompue, avec le parasite varroa destructor en embuscade).
Des colonies très fortes en sortie d’hivernage avec un début de printemps idéal, notamment sur le colza, favorisant l’essaimage y compris des colonies que par précaution, on a choisi de diviser (en répartissant les cadres d’une ruche sur deux ruchettes par exemple, dont l’une, orpheline,  va élever une nouvelle reine ).
Un brusque retournement de la météo sur des colonies qui ont essaimé, histoire de figer le miel de printemps dans les hausses.
Des colonies dépeuplées, pour certaines orphelines à cause du varroa et de la météo  (elles accueilleront en partie les essaims capturés), incapables de profiter des quelques belles journées disponibles en début de miellée d’acacia.
Une floraison d’acacia inaccessible compte tenu du froid, de la pluie et du vent.
Et pour finir, le miel d’acacia récolté sera consommé au fur et à mesure par les colonies populeuses qui ne peuvent sortir butiner à cause du mauvais temps.
Seules les colonies artificielles formés à partir des plus gros essaims capturés comme Big mamma (trois hausses de 12 cadres),  Junior mamma (deux hausses de 10 cadres), Baobab et consorts, ainsi que les essaims regroupés et les rares colonies faibles à la sortie de l’hiver, sont capables de produire un peu de miel d’acacia.

Le bilan :
Troisième année de disette en acacia pour les apiculteurs ( sondage « radio miellerie ») de Touraine, voire de la Région Centre, peut être pour toute la zone Ouest.
Pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, il semble que les orphelinages  (colonies abandonnées au nid sans nouvelle reine fécondée) seront proportionnellement moins important que l’année dernière. Les colonies ont fait preuve de vitalité et montrent qu’elles sont prêtes à se multiplier y compris sur des colzas non pollués par des pesticides. Pesticides = abeilles maladives ou  intoxiquées =absence de miel.
Tant pis pour l’acacia, nos abeilles ont produit en quantité,  un magnifique miel de printemps !  Un grand merci à nos voisins agriculteurs et planteurs de haies mellifères !

Et pourront encore produire (les colonies se développant à nouveau) bientôt un peu de tilleuls, un peu plus de châtaignier et soyons optimiste un magnifique miel de forêt.

jeudi 8 mai 2014

Miels de printemps


Avec plus d’un mois d’avance sur l’année 2013, nous avons pu récolter le miel de printemps primeur de l’année 2014, en parcourant les ruchers pour prélever sur les colonies les plus fortes les cadres de miel operculés (quand les abeilles ont fini l’élaboration du miel elles déposent une fine pellicule de cire sur le rayon).

Merci aux fleurs de printemps et au soleil printanier.



















Deux jours plus tard une grosse abeille arborant les couleurs de l’Agglopolys 'communauté d'agglomeration de Blois), sans doute impatiente d’obtenir une dégustation, survolait  la vallée à Pocé sur Cisse
.Le gros de la récolte prélevé juste avant le changement de temps, après plusieurs semaines de beau temps  s’est avéré moins important que prévu, les colonies ayant privilégié, à juste titre,  l’essaimage et la perpétuation de l’espèce au détriment de la production de miel. L’essentiel était cependant acquis, à savoir, empêcher le miel de figer dans les hausses.



 Le miel de printemps cristallise en effet très vite et peut se transformer en petits bouchons de sucre impossibles à extraire des cadres, ruinant ces derniers et la récolte.
Le miel récolté est filtré, décanté (les dernières impuretés remontent à la surface des maturateurs en formant une écume), écumé,  légèrement brassé puis mis rapidement en pots (et en seau pour le stockage à moyen terme).