samedi 9 août 2014

Observer et apprendre

Au rucher, on apprend constamment et puis on fait ses choix. On a choisit la voie de la fainéantise, ou du laisser faire, c’est selon, c'est-à-dire, PAR PRINCIPE, de ne pas intervenir sur les reines : les badger en fonction de leur âge, par exemple pour décider ultérieurement de les remplacer par une reine de compétition…. Dans notre pratique apicole, on ne marque donc pas les reines, d’autant que  l’on commence à savoir la repérer facilement, quand on en a besoin : une reine avec un pavé de peinture sur le thorax est cependant très facile à repérer dans la cohue de la ruche. Moyennant quoi, une simple visite dans le corps de ruche peut toujours se transformer en incident, puis en catastrophe. C’est la mésaventure qu’il nous faut relater.
L’incident initial c’est une toute jeune reine non fécondée qui fait le tour du propriétaire et s’attarde un moment sur la grille à reine, que précisément nous allons détacher du corps du ruche un jour de météo incertaine comme il en a tant cette année encore, pour vérifier (trop) rapidement l’état du couvain (ne pas refroidir le couvain, donc être rapide et efficace…).
« Cela bruisse, pas d’œufs, pas de larves, du couvain d’ouvrières operculé, de belles cellules royales vides, cette colonie a essaimé il y a peu, vérifier la reprise de la ponte ». Hop, il ne fait pas si chaud, on remet la grille à reine, puis la hausse pas très chargée en miel par rapport aux voisines (c’est le manque relatif de miel dans la hausse qui nous a incité à visiter l’intérieur de la ruche…signe de maladie ou d’essaimage), pas d’abeilles par terre, même pas la reine !, on peut bouger les pieds et passer à la ruche suivante. Oui, sauf que la jeune reine espiègle est dans la ruche, mais du « mauvais coté » de la grille à reine, c'est-à-dire du coté de la hausse au lieu du corps de ruche. 
Grille à reine qui bloque la reine dans le corps de ruche


Le mauvais temps passant nous nous retrouvons devant la ruche, sauf que dans la hausse ce qui dépasse là, ce n’est pas du miel operculé, mais du couvain de mâle : Oh my god !, des ouvrières orphelines auraient déjà eu le temps de se transformer pour pondre des œufs non fécondés, seulement capables de produire des mâles, dont l’utilité est toute relative pour la survie de la colonie. Que nenni, seule l’indifférence de l’apiculteur pendant de longues semaines, peut conduire une colonie à ce triste statut de colonie bourdonneuse, où règne ce coup d’état permanent qui voit les ouvrières prétendrent au rang de reine de la colonie. L’explication tient dans la présence de la jeune reine, vite repérée, dans la hausse. Elle a l’air en bonne santé et l’on espère  qu’elle pourra encore être fécondée car entre-temps les ouvrières pondues par sa mère ont toutes écloses et la colonie pourrait rapidement manquer de bras. C’est sans état d’âme que nous confions les cadres de hausses emplis du couvain de mâle à la férocité des mésanges : toujours des bouches en moins à nourrir !

 Malheureusement, la catastrophe ne pourra être évitée, car la ponte, cette fois dans le corps de la ruche, certes à repris, mais uniquement avec un couvain de mâle. La jeune reine a passé le délai pendant lequel elle est compétente pour être fécondée et ses ailes déchirées ne lui permettraient plus d’effectuer son vol nuptial. 


Une reine non fécondée résultat d'une maladresse de l'apiculteur




Nous serons donc obligé de la débusquer et de « l’écarter » de la ruche avant d’imposer aux survivantes une nouvelle reine avec notre essaim de secours.

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