Au rucher, on apprend constamment et puis on fait ses choix.
On a choisit la voie de la fainéantise, ou du laisser faire, c’est selon,
c'est-à-dire, PAR PRINCIPE, de ne pas intervenir sur les reines : les
badger en fonction de leur âge, par exemple pour décider ultérieurement de les
remplacer par une reine de compétition…. Dans notre pratique apicole, on ne
marque donc pas les reines, d’autant que
l’on commence à savoir la repérer facilement, quand on en a besoin :
une reine avec un pavé de peinture sur le thorax est cependant très facile à
repérer dans la cohue de la ruche. Moyennant quoi, une simple visite dans le
corps de ruche peut toujours se transformer en incident, puis en catastrophe.
C’est la mésaventure qu’il nous faut relater.
L’incident initial c’est une toute jeune reine non fécondée
qui fait le tour du propriétaire et s’attarde un moment sur la grille à reine,
que précisément nous allons détacher du corps du ruche un jour de météo
incertaine comme il en a tant cette année encore, pour vérifier (trop)
rapidement l’état du couvain (ne pas refroidir le couvain, donc être rapide et
efficace…).
« Cela bruisse, pas d’œufs, pas de larves, du couvain d’ouvrières
operculé, de belles cellules royales vides, cette colonie a essaimé il y a peu,
vérifier la reprise de la ponte ». Hop, il ne fait pas si chaud, on remet
la grille à reine, puis la hausse pas très chargée en miel par rapport aux
voisines (c’est le manque relatif de miel dans la hausse qui nous a incité à
visiter l’intérieur de la ruche…signe de maladie ou d’essaimage), pas
d’abeilles par terre, même pas la reine !, on peut bouger les pieds et
passer à la ruche suivante. Oui, sauf que la jeune reine espiègle est dans la
ruche, mais du « mauvais coté » de la grille à reine, c'est-à-dire du
coté de la hausse au lieu du corps de ruche.
Grille à reine qui bloque la reine dans le corps de ruche |
Le mauvais temps passant nous nous retrouvons devant la ruche, sauf que dans la hausse ce qui dépasse là, ce n’est
pas du miel operculé, mais du couvain de mâle : Oh my god !, des ouvrières
orphelines auraient déjà eu le temps de se transformer pour pondre des œufs non
fécondés, seulement capables de produire des mâles, dont l’utilité est toute
relative pour la survie de la colonie. Que nenni, seule l’indifférence de
l’apiculteur pendant de longues semaines, peut conduire une colonie à ce triste
statut de colonie bourdonneuse, où règne ce coup d’état permanent qui
voit les ouvrières prétendrent au rang de reine de la colonie. L’explication
tient dans la présence de la jeune reine, vite repérée, dans la hausse. Elle a
l’air en bonne santé et l’on espère
qu’elle pourra encore être fécondée car entre-temps les ouvrières
pondues par sa mère ont toutes écloses et la colonie pourrait rapidement
manquer de bras. C’est sans état d’âme que nous confions les cadres de hausses
emplis du couvain de mâle à la férocité des mésanges : toujours des
bouches en moins à nourrir !
Malheureusement, la
catastrophe ne pourra être évitée, car la ponte, cette fois dans le corps de la ruche, certes à repris, mais
uniquement avec un couvain de mâle. La jeune reine a passé le délai pendant
lequel elle est compétente pour être fécondée et ses ailes déchirées ne lui
permettraient plus d’effectuer son vol nuptial.
Une reine non fécondée résultat d'une maladresse de l'apiculteur |
Nous serons donc obligé de la
débusquer et de « l’écarter » de la ruche avant d’imposer aux
survivantes une nouvelle reine avec notre essaim de secours.
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