Je
suis une colonie d’abeille et même si je ne réponds pas quand on m'appelle, je
me nomme Seringua car c’est le nom qu’a choisi Léonie pour moi. Comme je suis
fière et inspirante mes tuteurs vont inscrire Jasmin des poètes sur ma quatrième
maison de l’année.
Je
voyage en effet beaucoup ces derniers
temps. Il faut que mon espèce survive et les éclaireuses de mon essaim n’ont
pas fais le meilleur choix pour notre installation. Les parents de Léonie n’ont
pas manqué de découvrir les allées et venues sous le boitier EDF de cette
ruelle tranquille d’un hameau Loir-et-chérien où nous avons vaillamment commencé
à construire notre nouvelle demeure.
Quand
les apiculteurs sont venus avec lève cadre et fumée nous avions abandonné
depuis de nombreux jours notre premier foyer et notre nouvelle installation ne
tarderait pas à être trop exigu. De plus, le trou pour le passage de la gaine
électrique ne permet qu’à quelques unes d’entre nous d’entrer et sortir,
chacune à son tour.
Tant
pis pour la liberté, nous allons commencer une carrière dans l’apiculture.
Nos
débuts ne sont pas étincelants, emmailloté comme un nouveau né et pour tout
dire vraiment très mal fagoté sur ces cadres de corps de ruche.
Notre nouvelle
maison s’appelle une ruchette et il n’y a plus de hublot ni de petites
étincelles pendant la nuit.
Par contre c’est plus pratique pour entrer et
sortir car nous disposons d’une ouverture plus grande pour le passage des
butineuses. Nous avons même reçu la visite de quelques mâles des colonies
voisines. Heureusement que nos tuteurs nous ont fourni un gros pot de miel de
printemps dans le nourrisseur pour que nous ne fassions pas piètre figure
devant nos hôtes.
Toutes
les semaines, heureusement seulement lorsqu’il fait chaud et beau, nos tuteurs
soulèvent le toit de notre maison et vérifient que nous avons travaillé, tiré
la cire, rempli les alvéoles de pollen et de miel et que nous n’avons pas
développé une maladie.
Ils sont quand même un peu pénibles car ils déplacent
nos premières constructions de cire vers les bords de la ruchette et nous
sommes constamment obligés de recommencer à construire des alvéoles de cire au
milieu de la ruchette.
On
était bien dans le rucher chez Vincent et on avait des voisines agréables, pas prêteuses
mais pas voleuses non plus. Malgré le mauvais temps, nous avons bien travaillé
pour le développement de notre colonie, mais l’été s’avance et nous restons un
peu faibles. « Passerons peut être
pas l’hiver », c’est la sentence que nous n’aimerions pas entendre bourdonnée à nos oreilles.
Heureusement pour nous, un logement plus spacieux en colocation s’est libéré
chez Elise. Ce n’est pas très loin et finalement, nous supportons bien les
voyages en voiture.
Nous
sommes également un peu altruistes et nous pouvons être fières de prendre en
charge cette colonie orpheline dans laquelle l’élevage d’une nouvelle reine a
échouée. Nous apportons une reine et des cadres de couvain bien construit et les
habitants orphelins de notre nouvelle ruche offre en partage de nombreux cadres
de nourriture et des milliers de pattes et d’ailes pour rendre notre colonie
plus forte encore.
Après
avoir réorganisé les cadres dans notre nouvel habitat, nos tuteurs semblent
cependant perplexes car notre reine avec beaucoup de fidélité et d’obstination
a continué de pondre sur notre premier tricot. Tant pis pour eux. Il va
falloir bricoler dans le couvre cadre un espace pour permettre la naissance de
ces ouvrières.
C’est
le milieu de l’été et on a fière allure
maintenant avec nos deux hausses qui se remplissent de miel.
Finalement,
l’apiculture, ce n’est pas si compliquée. Merci Léonie.
Nous
espérons que tu viendras nous voir, si possible avant la fin du printemps
prochain, car tu le sais maintenant, nous, au printemps, on aime bien voyager.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire