La quiétude de l’automne fin novembre deux mille quatorze,
dans le rucher « historique » de la Rillonnière . A l’arrière plan le
vert des hectares de colza qui souligne d’emblée que les butineuses n’auront
pas beaucoup de chemin à parcourir pour la miellée de printemps. C’est le
moment propice pour désherber les ruchers, nettoyer et inventorier le matériel,
livrer le miel pour soulager les premiers rhumes. Le nettoyage des hausses
attendra le froid de l’hiver car la propolis est alors plus cassante que
collante.
Tellement attendu l’Hiver que les souris ont largement
investi les empilements de hausses sous la grange, pour se protéger des
courants d’air qui déplaisent tant à la teigne, grignoter la cire et commettre mille forfaits, pendant que les chats de la maison se prélassaient auprès du poêle. C’est
décidé, il y aura une miellerie à la Rillonnière ! Et surtout un endroit
clos pour protéger les hausses à l’automne et en début d’hiver, et puis ceci,
et encore cela !
Certes, mais d’abord il faut finir de chauler les murs de la
grange et braver l’inconfort des barreaux du troisième pan de l’échelle en alu.
Rallonger un peu la chape existante, parce que sinon les maturateurs de 1000 kg de miel (!) ne rentreront pas.
Et quand on ne sait pas faire du béton, on triche un peu
avec le volume des parpaings de 20
Cet hiver, pas significativement froid mais qui n’en finit
pas, ne nous permet pas de vérifier dans les ruches si tout se passe bien. Fin
février 2015, nous devons nous contenter d’observer les premières tentatives de
récoltes de pollen sur les toutes premières fleurs disponibles pour envisager
que la ponte des reines a repris.
Après des semaines d’esquisses et d’atermoiement, il faut
bien commencer les travaux. Et pour commencer des travaux il n’y a rien de
mieux que de faire appel à cousin Grégoire, parrain de la colonie Cyprès qui
fait la grappe à quelques encablures de la grange. En bricoleur averti, niveau
laser en main, emprunté à un ami qui a gagné un pot de miel d’acacia mais qui,
comme nous tous au demeurant, l’ignore encore, puisque nous ne l’avons pas
récolté, le niveau des muralières est
vite déterminé. La pose des madriers, c’est une autre histoire : une demi-journée
pour cinq trous. Les murs d’une ferme de quelques siècles savent se faire
respecter et nous apprennent ce qui relève vraiment de « la construction durable ».
Une fois les madriers scellés, bastaings et chevrons vont
rapidement dessiner les contours de la miellerie, bien évidemment déjà trop
petite.
Pendant
ce temps, à la moitié de mars, les colzas dans les brumes tiédies relèvent déjà
la tête.
L’indispensable Grégoire met en place le réseau électrique (et
plus tard la plomberie).
Un chemin semé d’embuches
Besoin de ragréage avec des creux de 2 centimètre et demi à rattraper.
Besoin de lumière naturelle apportée avec diligence par notre couvreur et néanmoins apiculteur Noel Valibus.
Quinze jours représentent un peu plus de temps pour le travail de plaquiste (approximativement).
Ceci n’est pas une photographie floue. C’est la preuve que nous travaillons aussi vite que possible pour conserver du temps disponible pour nos abeilles dans les ruchers.
12 avril : le
printemps, enfin.
20 avril : une reine éclot
27
avril : La vie continue. Un des rares essaims de l’année à porter un nom,
de plante, ou plus exactement de plant : Cabernet sur son cep éponyme.
Mobilisant toute nos ressources, même sous les déguisements
les plus improbables, pendant que le rodéo continu dans les ruchers.
On peut distinguer ici quatre des huit grappes d’abeilles présentes
chez Lulu ce cinq mai 2015, dignes représentantes de la fratrie de Big Mama et bien
évidemment perchées à cinq mètres de hauteur (seule une grappe,
particulièrement rétive, abandonnera son perchoir à dix mètres et le rucher)
La pièce chaude, ragréée. C’est ici que seront stockées les
hausses récoltées avant extraction.
Le
calepinage du carrelage : quel joli terme pour une prise de tête.
Trop tard. Non promis là, ce n’est pas nous mais les enfants.
Le miel de printemps n’attend pas.
Carrelage
Encore du carrelage
La deuxième couche de peinture attendra. Pour une fois qu’il
y a un peu d’acacia.
Un peu tôt ma fille Clémence pour le V de la victoire, mais
c’est un bon début, après tout ce temps à courir.
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